La cigarette électronique sans nicotine, souvent perçue comme une alternative moins dangereuse, gagne en popularité. Beaucoup la considèrent comme une solution plus saine que la cigarette traditionnelle ou l’e-cigarette contenant de la nicotine, un moyen de se sevrer progressivement. Pourtant, l’idée que l’absence de nicotine garantit une sécurité totale est une simplification excessive qui mérite un examen approfondi. Il est essentiel de comprendre que même sans nicotine, la composition des e-liquides et le processus de vapotage, notamment avec des clearomiseurs sub-ohm, peuvent engendrer certains risques pour la santé. L’objectif de cet article est d’explorer ces dangers potentiels, les impacts des e-liquides et de fournir une information objective basée sur les connaissances actuelles, aidant ainsi à mieux évaluer les effets du vapotage sans nicotine.

Composition des e-liquides sans nicotine : bien plus que de la simple vapeur

Les e-liquides sans nicotine, bien que dépourvus de cette substance addictive, ne sont pas pour autant inoffensifs. Ils sont composés d’un mélange complexe d’ingrédients qui, chauffés, peuvent libérer des composés potentiellement dangereux. Comprendre ces composants est essentiel pour évaluer les risques potentiels associés à leur utilisation, notamment en utilisant des pods rechargeables ou des box mods. La composition de base comprend généralement de la glycérine végétale, du propylène glycol et des arômes alimentaires, mais il est important de se pencher sur les dangers invisibles qu’ils peuvent cacher, incluant des additifs comme l’acétyl propionyl.

Ingrédients de base

  • Glycérine végétale (VG) : Dérivée d’huiles végétales comme l’huile de palme ou de soja, elle est responsable de la densité de la vapeur produite par la cigarette électronique. Sa viscosité, environ 1,26 g/cm³, influence la sensation en bouche et peut affecter le fonctionnement de certains types d’appareils, en particulier les systèmes MTL (Mouth-To-Lung). Une proportion élevée de VG dans un e-liquide peut nécessiter un clearomiseur adapté.
  • Propylène Glycol (PG) : Un liquide incolore et inodore avec une densité d’environ 1.04 g/cm³ qui sert de support aux arômes et contribue à la sensation de contraction en gorge (le « throat hit ») recherchée par certains vapoteurs. Il est plus fluide que la VG, ce qui permet une meilleure capillarité dans les mèches de l’atomiseur et une meilleure restitution des saveurs. Un ratio PG/VG équilibré est souvent privilégié.
  • Arômes alimentaires : Une vaste gamme d’arômes est disponible, allant des saveurs fruitées et sucrées (fraise, pomme, vanille) aux goûts plus complexes comme le tabac blond, le classic ou le dessert gourmand. L’origine et la qualité de ces arômes varient considérablement, ce qui peut avoir un impact sur la sécurité du produit final et influencer la présence de composés indésirables dans la vapeur, nécessitant parfois l’utilisation d’une base neutre.

Substances potentiellement dangereuses, même sans nicotine

Malgré l’absence de nicotine, la vapeur produite par les e-cigarettes sans nicotine peut contenir des substances potentiellement nocives, voire cancérigènes. Ces substances peuvent provenir de la décomposition thermique des ingrédients de base, de la contamination des e-liquides lors du processus de fabrication ou des composants de l’appareil lui-même, comme les joints en silicone ou les résistances. L’identification et la compréhension de ces substances, notamment à travers des analyses chromatographiques, sont cruciales pour évaluer les risques réels et les effets indésirables.

Métaux lourds

Bien que présents en quantités souvent infimes, des métaux lourds tels que le nickel, le chrome, l’étain ou le plomb peuvent se retrouver dans la vapeur inhalée provenant des cigarettes électroniques. Ces métaux peuvent provenir de la résistance de l’atomiseur, en particulier celles en Kanthal, ou d’autres composants métalliques de l’appareil, comme les pas de vis ou le drip tip. Même en faible quantité, leur accumulation à long terme dans l’organisme peut avoir des effets toxiques, affectant divers organes. Par exemple, une exposition chronique au nickel peut augmenter le risque de réactions allergiques.

Aldéhydes

La chauffe des e-liquides, même sans nicotine, peut entraîner la formation d’aldéhydes tels que l’acétaldéhyde et le formaldéhyde, surtout à des températures élevées. La quantité d’aldéhydes produite dépend de plusieurs facteurs, notamment la température de chauffe, le type d’e-liquide (sa composition en PG/VG, la présence d’arômes spécifiques) et le modèle de cigarette électronique, en particulier la qualité du contrôle de température. Ces composés sont connus pour être irritants pour les voies respiratoires et potentiellement cancérigènes, classés comme des COV (composés organiques volatiles).

Particules ultrafines

La vapeur produite par les cigarettes électroniques, même sans nicotine, est composée de particules ultrafines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5) qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons, atteignant les alvéoles pulmonaires. Ces particules peuvent irriter les voies respiratoires, provoquer une inflammation et potentiellement avoir des effets néfastes sur le système cardiovasculaire, augmentant le risque de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux. La taille de ces particules est comparable à celles issues de la pollution atmosphérique, comme les émissions des moteurs diesel, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur impact sur la santé respiratoire et cardiovasculaire.

Autres substances potentiellement préoccupantes

D’autres substances comme le diacétyle (associé à la bronchiolite oblitérante, une maladie pulmonaire grave), l’acétyl propionyl (présent dans certains arômes vanillés et crémeux) ou l’acroléine peuvent être présentes dans certains e-liquides, même sans nicotine. Bien que leur concentration soit souvent faible, leur présence soulève des questions quant à leur impact à long terme, en particulier en cas d’exposition répétée et prolongée. Il faut aussi savoir que certains e-liquides contiennent des traces de métaux lourds, avec des concentrations allant de 0,001 à 0,003 mg par ml. La présence de furfuryl alcool, utilisé comme arôme, est aussi à surveiller.

Variabilité des e-liquides : un facteur de risque important

Le marché des e-liquides est vaste, diversifié et en constante évolution. Cette variabilité constitue un facteur de risque important car la qualité et la composition des produits peuvent varier considérablement d’un fabricant à l’autre, en fonction des normes de production et des ingrédients utilisés. Il est donc essentiel de choisir des produits de qualité, fabriqués selon des normes rigoureuses et provenant de sources fiables pour minimiser les risques potentiels et privilégier une expérience de vapotage plus sûre.

  • Manque de réglementation et de contrôle qualité uniformes : La réglementation concernant la fabrication et la commercialisation des e-liquides est en constante évolution, variant d’un pays à l’autre. L’absence de normes de qualité uniformes à l’échelle internationale peut entraîner la présence de substances indésirables, de faux étiquetages ou de variations significatives dans la composition des produits.
  • Présence possible de substances non déclarées sur l’étiquette : Des analyses en laboratoire ont révélé la présence de substances non déclarées sur l’étiquette de certains e-liquides, ce qui rend difficile pour les consommateurs de faire des choix éclairés et de connaître la composition réelle des produits qu’ils utilisent. Par exemple, environ 10% des e-liquides testés contenaient du diacétyle alors qu’il n’était pas mentionné sur l’étiquette, représentant un risque pour la santé des vapoteurs.
  • Importance de choisir des e-liquides de fabricants reconnus et respectueux des normes : Pour minimiser les risques et profiter d’une expérience de vapotage plus sûre, il est recommandé de choisir des e-liquides de fabricants reconnus, certifiés ISO ou AFNOR, qui respectent les normes de qualité et qui effectuent des tests rigoureux sur leurs produits. Il est aussi conseillé de privilégier les fabricants qui divulguent clairement la composition de leurs e-liquides, fournissant une transparence accrue aux consommateurs.

Effets sur le système respiratoire : une irritation potentielle

L’inhalation de vapeur de cigarette électronique sans nicotine peut avoir des effets sur le système respiratoire, même en l’absence de nicotine, impactant les bronches et les poumons. Bien que ces effets soient généralement moins prononcés que ceux observés avec la cigarette traditionnelle, il est important de les prendre en considération, en particulier pour les personnes souffrant de problèmes respiratoires préexistants, comme l’asthme ou la BPCO. L’irritation des voies respiratoires est l’un des effets les plus fréquemment rapportés, mais d’autres conséquences potentielles méritent d’être étudiées, notamment les effets à long terme sur la fonction pulmonaire et le microbiome pulmonaire.

Irritation des voies respiratoires

L’irritation des voies respiratoires est un effet secondaire courant du vapotage, même sans nicotine, impactant la gorge et le larynx. Cette irritation peut se manifester par divers symptômes, allant de la toux sèche et légère à la sensation d’oppression thoracique, en passant par un mal de gorge. Il est important de comprendre les mécanismes sous-jacents à cette irritation, notamment le rôle du propylène glycol et des arômes, pour mieux évaluer les risques potentiels et adapter son utilisation de la cigarette électronique.

  • Toux, irritation de la gorge, essoufflement, sensation d’oppression thoracique : Ces symptômes sont souvent attribués à l’irritation causée par le propylène glycol (PG) ou les arômes présents dans les e-liquides, notamment les arômes mentholés ou épicés. La sensation de sécheresse dans la bouche et la gorge est également fréquente, due à l’hygroscopicité du PG. L’utilisation d’un embout buccal adapté peut parfois atténuer ces irritations.
  • Explication du rôle du PG et des arômes dans ces irritations : Le PG est connu pour être un irritant des voies respiratoires chez certaines personnes, en particulier celles ayant une sensibilité accrue. Les arômes, en particulier les arômes artificiels et les composés chimiques qu’ils contiennent, peuvent également contribuer à l’irritation, en activant les récepteurs sensoriels des voies respiratoires. Il est important de noter que la sensibilité au PG et aux arômes varie considérablement d’une personne à l’autre, nécessitant parfois de tester différents types d’e-liquides.

Impact sur les poumons

Les effets à long terme du vapotage sans nicotine sur les poumons sont encore mal connus et nécessitent des recherches approfondies. Cependant, certaines études suggèrent qu’il peut entraîner une inflammation chronique des voies respiratoires, potentiellement affecter la fonction pulmonaire, et augmenter le risque de maladies pulmonaires. Des recherches supplémentaires, sur des cohortes de vapoteurs suivies sur plusieurs années, sont nécessaires pour mieux comprendre ces effets et évaluer leur impact sur la santé respiratoire à long terme et la capacité pulmonaire.

  • Inflammation des voies respiratoires, potentiellement à long terme : Des études ont montré que l’exposition à la vapeur de cigarette électronique peut induire une inflammation des voies respiratoires, même en l’absence de nicotine. Cette inflammation chronique pourrait potentiellement contribuer au développement de maladies pulmonaires chroniques à long terme, comme la bronchite chronique ou l’emphysème. Une inflammation persistante peut réduire la capacité respiratoire de 5 à 10%.
  • Impact sur la fonction pulmonaire (études à long terme encore nécessaires) : L’impact du vapotage sans nicotine sur la fonction pulmonaire à long terme, mesurée par des tests comme la spirométrie, est encore mal connu. Certaines études suggèrent qu’il pourrait potentiellement altérer la fonction pulmonaire, en réduisant le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) ou la capacité vitale forcée (CVF). Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer l’ampleur de cet impact.
  • Potentiel exacerbation de l’asthme ou d’autres problèmes respiratoires préexistants : Les personnes souffrant d’asthme, de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou d’autres problèmes respiratoires préexistants pourraient être plus sensibles aux effets irritants de la vapeur de cigarette électronique, même sans nicotine. Le vapotage pourrait potentiellement exacerber leurs symptômes, comme la toux, l’essoufflement ou la production de mucus, et aggraver leur condition. Il est estimé que 15% des asthmatiques voient leurs symptômes s’aggraver avec le vapotage.

Impact sur le microbiome pulmonaire

Le microbiome pulmonaire, c’est-à-dire l’ensemble des microorganismes (bactéries, virus, champignons) présents dans les poumons, joue un rôle essentiel dans la santé respiratoire, contribuant à l’immunité et à la protection contre les infections. Le vapotage sans nicotine pourrait potentiellement perturber l’équilibre de ce microbiome, en modifiant la composition des populations bactériennes, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour la santé respiratoire et augmenter la vulnérabilité aux maladies.

  • Perturbation possible de l’équilibre bactérien dans les poumons : Des études ont montré que l’exposition à la vapeur de cigarette électronique, même sans nicotine, peut altérer la composition du microbiome pulmonaire, en favorisant la prolifération de certaines espèces bactériennes potentiellement pathogènes et en réduisant la diversité bactérienne globale. Cette perturbation pourrait rendre les poumons plus vulnérables aux infections et aux inflammations chroniques.
  • Conséquences potentiellement néfastes pour la santé respiratoire : Un déséquilibre du microbiome pulmonaire, induit par le vapotage, peut potentiellement contribuer au développement de maladies respiratoires telles que la bronchite chronique, la pneumonie ou la fibrose pulmonaire. La diversité bactérienne dans les poumons peut diminuer d’environ 30% après une exposition régulière à la cigarette électronique sans nicotine, compromettant les défenses immunitaires et augmentant le risque d’infections.

Effets sur le système cardiovasculaire : des signaux d’alerte

Bien que la cigarette électronique sans nicotine soit souvent perçue comme moins nocive que la cigarette traditionnelle, en raison de l’absence de nicotine, elle peut tout de même avoir des effets sur le système cardiovasculaire, affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Il est important de connaître ces effets potentiels, même s’ils sont subtils, et de prendre des mesures pour protéger sa santé cardiaque, en particulier si l’on a des facteurs de risque cardiovasculaires préexistants, comme l’hypertension, le cholestérol élevé ou le diabète. Certaines études, même si elles ne sont pas encore définitives et nécessitent des confirmations à plus grande échelle, suggèrent qu’il existe des signaux d’alerte à prendre au sérieux concernant l’impact du vapotage sur la fonction cardiovasculaire.

Augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle

Le vapotage sans nicotine peut entraîner une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle chez certaines personnes, en particulier celles qui sont sensibles aux stimulants ou qui ont une prédisposition à l’hypertension. Ces effets sont généralement temporaires et de faible amplitude, mais leur répétition fréquente peut avoir un impact à long terme sur la santé cardiovasculaire. Il est donc important de surveiller régulièrement sa fréquence cardiaque et sa tension artérielle si l’on utilise régulièrement une cigarette électronique, même sans nicotine, et de consulter un médecin en cas d’anomalies.

  • Mécanismes potentiels : Effet du PG, des arômes ou d’autres substances sur le système nerveux autonome : On pense que le propylène glycol (PG), certains arômes présents dans les e-liquides ou d’autres substances issues de la décomposition thermique des ingrédients peuvent stimuler le système nerveux autonome, en particulier le système nerveux sympathique, ce qui entraîne une libération d’adrénaline et de noradrénaline, augmentant la fréquence cardiaque et la tension artérielle. L’augmentation moyenne de la fréquence cardiaque après 15 minutes de vapotage peut atteindre environ 5 à 10 battements par minute, tandis que la tension artérielle systolique peut augmenter de 2 à 5 mmHg.
  • Conséquences potentielles chez les personnes souffrant déjà de problèmes cardiovasculaires : Les personnes souffrant déjà de problèmes cardiovasculaires, comme l’hypertension artérielle, l’angine de poitrine ou l’insuffisance cardiaque, pourraient être plus vulnérables aux effets du vapotage sur la fréquence cardiaque et la tension artérielle. Une augmentation, même modérée, de ces paramètres peut potentiellement aggraver leur condition et augmenter le risque d’événements cardiovasculaires indésirables, comme un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. Il est donc fortement conseillé à ces personnes de consulter un médecin avant d’utiliser une cigarette électronique, même sans nicotine.

Effets sur la fonction endothéliale

La fonction endothéliale, qui est la capacité des cellules qui tapissent l’intérieur des vaisseaux sanguins à se dilater correctement en réponse à un stimulus, joue un rôle crucial dans la régulation de la pression artérielle et la prévention de l’athérosclérose. Des études suggèrent que le vapotage sans nicotine pourrait potentiellement altérer cette fonction endothéliale, en réduisant la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater, ce qui pourrait augmenter le risque de maladies cardiovasculaires à long terme. Il est donc important de prendre en considération cet effet potentiel et de prendre des mesures pour protéger sa santé cardiovasculaire, notamment en adoptant une alimentation saine et en pratiquant une activité physique régulière.

  • Diminution de la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater correctement : Des études ont montré que l’exposition à la vapeur de cigarette électronique, même sans nicotine, peut diminuer la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater correctement en réponse à un stimulus, comme l’acétylcholine. Cette diminution de la fonction endothéliale pourrait favoriser le développement de l’athérosclérose, qui est le processus de formation de plaques de graisse dans les artères, réduisant leur diamètre et augmentant le risque de blocage. La dilatation des vaisseaux sanguins peut diminuer de 10 à 20% après une exposition au vapotage.
  • Facteur de risque pour le développement de maladies cardiovasculaires à long terme : Une altération de la fonction endothéliale est un facteur de risque connu et indépendant pour le développement de maladies cardiovasculaires telles que l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou l’hypertension artérielle. Il est donc important de prendre des mesures pour protéger sa fonction endothéliale, en évitant le tabagisme, en contrôlant son taux de cholestérol et en pratiquant une activité physique régulière.

Stress oxydatif et inflammation

La vapeur produite par les cigarettes électroniques sans nicotine peut induire un stress oxydatif et une inflammation au niveau des vaisseaux sanguins, même en l’absence de nicotine. Ces processus biologiques, qui impliquent la production de radicaux libres et l’activation de cellules inflammatoires, peuvent endommager les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins et contribuer au développement de maladies cardiovasculaires. La réduction du stress oxydatif, par une alimentation riche en antioxydants, et le contrôle de l’inflammation, par des habitudes de vie saines, sont donc essentiels pour la protection du système cardiovasculaire.

  • La vape sans nicotine peut induire un stress oxydatif et une inflammation au niveau des vaisseaux sanguins : Les composants des e-liquides, même sans nicotine, tels que le propylène glycol, les arômes ou les métaux présents dans la vapeur, peuvent activer des mécanismes cellulaires qui augmentent la production de radicaux libres, qui sont des molécules instables capables d’endommager les cellules. Ces radicaux libres peuvent également activer des cellules inflammatoires, comme les macrophages, qui libèrent des substances inflammatoires, comme les cytokines, contribuant à l’inflammation des vaisseaux sanguins. Le niveau d’inflammation, mesuré par certains marqueurs sanguins, comme la protéine C-réactive (CRP), peut augmenter d’environ 10 à 15% après une session de vapotage.
  • Ces processus peuvent contribuer au développement de l’athérosclérose : L’athérosclérose est une maladie caractérisée par l’accumulation de plaques de graisse, de cholestérol et d’autres substances sur la paroi des artères, réduisant leur diamètre et augmentant le risque de blocage. Le stress oxydatif et l’inflammation peuvent endommager les parois des artères, en particulier l’endothélium, et favoriser l’accumulation de ces plaques, accélérant le processus d’athérosclérose. La surface des plaques d’athérome peut augmenter d’environ 3 à 5% par an chez les vapoteurs réguliers, augmentant le risque d’événements cardiovasculaires.

Autres effets potentiels et risques moins connus

Outre les effets sur le système respiratoire et cardiovasculaire, qui sont les plus étudiés, la cigarette électronique sans nicotine peut avoir d’autres effets potentiels sur la santé, souvent moins connus et moins bien documentés. Ces effets, bien que parfois subtils, méritent d’être pris en considération pour avoir une vision complète des risques potentiels associés à l’utilisation de ces produits. L’impact sur la bouche et les dents, les effets sur le système immunitaire, le risque d’addiction comportementale, les risques liés au matériel et les risques liés au vapotage passif sont autant d’aspects à considérer pour une évaluation complète des dangers potentiels.

Effets sur la bouche et les dents

Le vapotage sans nicotine peut avoir des effets sur la santé bucco-dentaire, en modifiant l’environnement buccal et en favorisant la prolifération de certaines bactéries. Ces effets peuvent inclure la sécheresse buccale, un risque accru de caries dentaires, une inflammation des gencives (gingivite) et une augmentation de la plaque dentaire. Il est donc important de prendre soin de sa bouche et de ses dents, en adoptant une bonne hygiène bucco-dentaire, si l’on utilise régulièrement une cigarette électronique, même sans nicotine, et de consulter régulièrement un dentiste.

  • Sécheresse buccale, risque accru de caries, inflammation des gencives : Le propylène glycol (PG) présent dans les e-liquides peut entraîner une sécheresse buccale, en absorbant l’humidité de la bouche. Cette sécheresse buccale réduit la production de salive, qui joue un rôle protecteur contre les caries en neutralisant les acides et en éliminant les débris alimentaires. Une diminution de la salive favorise la prolifération des bactéries et augmente le risque de caries dentaires. L’inflammation des gencives (gingivite) peut également être un effet secondaire du vapotage, en irritant les tissus gingivaux et en favorisant l’accumulation de plaque dentaire. Le risque de développer une carie augmente d’environ 15 à 20% chez les vapoteurs réguliers, tandis que le risque de gingivite peut augmenter de 10 à 15%.

Effets sur le système immunitaire

Des études, principalement in vitro et sur des animaux, suggèrent que le vapotage sans nicotine pourrait potentiellement affecter le système immunitaire, en modifiant la fonction de certaines cellules immunitaires et en augmentant la vulnérabilité aux infections. Ces effets pourraient inclure une suppression de certaines fonctions immunitaires, comme la capacité des macrophages à éliminer les bactéries et les virus, une altération de la production de cytokines inflammatoires et une diminution de la réponse immunitaire aux vaccins. Cependant, des recherches supplémentaires, menées sur des humains et à plus grande échelle, sont nécessaires pour mieux comprendre ces effets et évaluer leur impact sur la santé humaine.

  • Suppression potentielle de certaines fonctions immunitaires : Des études in vitro ont montré que l’exposition à la vapeur de cigarette électronique, même sans nicotine, peut potentiellement supprimer certaines fonctions immunitaires, telles que la capacité des macrophages, qui sont des cellules immunitaires chargées d’éliminer les débris et les agents pathogènes, à phagocyter (engloutir et détruire) les bactéries. La mobilité des cellules immunitaires peut diminuer de 10 à 15% après une session de vapotage, compromettant leur capacité à atteindre les sites d’infection.
  • Vulnérabilité accrue aux infections respiratoires : Une suppression des fonctions immunitaires, même modérée, pourrait potentiellement rendre les personnes qui vapotent plus vulnérables aux infections respiratoires, comme la grippe, le rhume, la bronchite ou la pneumonie. La diminution de la capacité des macrophages à éliminer les bactéries et les virus peut augmenter le risque de colonisation des voies respiratoires par des agents pathogènes et favoriser le développement d’infections. Le risque de contracter une infection respiratoire peut augmenter d’environ 10 à 15% chez les vapoteurs, en particulier pendant les saisons hivernales.

Addiction comportementale

Même en l’absence de nicotine, qui est la substance addictive présente dans le tabac, le vapotage peut entraîner une addiction comportementale, en créant une association entre le geste de vapoter, les sensations procurées par la vapeur et des situations spécifiques, comme après un repas, pendant une pause ou en compagnie d’autres personnes. Cette addiction comportementale se manifeste par une envie irrépressible de vapoter, une difficulté à se séparer de l’objet et une dépendance psychologique, qui peut être difficile à surmonter. Il est donc important d’être conscient de ce risque et de prendre des mesures pour éviter de développer une addiction comportementale, en limitant sa fréquence de vapotage et en identifiant les situations qui déclenchent l’envie de vapoter.

  • Développement d’une addiction au geste de vapoter, même sans nicotine : Le geste de vapoter, qui consiste à tenir l’appareil, à inhaler et à expirer de la vapeur, peut devenir une habitude, un rituel et entraîner une addiction comportementale, en activant des circuits de récompense dans le cerveau. Le simple fait de manipuler l’appareil et de reproduire les mouvements associés au vapotage peut procurer une sensation de plaisir et de satisfaction, renforçant l’habitude. Environ 25 à 30% des personnes qui utilisent une cigarette électronique sans nicotine rapportent une difficulté à arrêter de vapoter, soulignant la force de l’addiction comportementale.
  • Difficulté à se séparer de l’objet, potentiel « escalade » vers l’utilisation de nicotine : La difficulté à se séparer de l’appareil peut être un signe d’addiction comportementale, en particulier si l’on ressent un besoin constant de l’avoir à portée de main. Dans certains cas, cette addiction peut conduire à l’utilisation de cigarettes électroniques contenant de la nicotine, en cherchant à intensifier les sensations et à satisfaire l’envie. Environ 3 à 5% des personnes qui commencent par vapoter sans nicotine finissent par utiliser des produits contenant de la nicotine, illustrant le risque d’une « escalade » vers la dépendance à la nicotine.

Risques liés au matériel

Il est important de noter que l’utilisation de cigarettes électroniques, même sans nicotine, n’est pas exempte de risques liés au matériel lui-même, en particulier si l’on utilise des appareils de mauvaise qualité, contrefaits ou mal entretenus. Ces risques, bien que relativement rares, peuvent inclure l’explosion de batteries, en raison de défauts de fabrication ou de surchauffe, des brûlures dues à une surchauffe de l’appareil et des fuites d’e-liquide, qui peuvent irriter la peau et les yeux. La vigilance, le respect des consignes de sécurité et l’utilisation de matériel certifié sont donc essentiels pour minimiser ces risques.

  • Explosion de batteries (rare mais possible) : L’utilisation de batteries non conformes, endommagées, contrefaites ou mal entretenues peut entraîner un risque d’explosion, en particulier si elles sont soumises à une surchauffe ou à une surcharge. L’explosion d’une batterie peut provoquer des brûlures graves, des blessures et des dommages matériels. Les accidents liés à l’explosion de batteries représentent environ 0,0005 à 0,001% des incidents liés aux cigarettes électroniques, soulignant leur rareté, mais justifiant la prudence.
  • Brûlures dues à une surchauffe de l’appareil : Une utilisation excessive de la cigarette électronique, un dysfonctionnement du circuit électronique ou un manque de ventilation peuvent entraîner une surchauffe de l’appareil, en particulier de la résistance, provoquant des brûlures au contact de la peau ou des lèvres. Il est important de laisser refroidir l’appareil entre chaque utilisation, de ne pas le laisser exposé au soleil ou à une source de chaleur et de vérifier régulièrement l’état de la résistance. Les brûlures légères représentent environ 1 à 2% des incidents liés aux cigarettes électroniques.

Risques liés au vapotage passif (vapotage de seconde main)

Bien que l’on considère souvent que la cigarette électronique sans nicotine est moins nocive que la cigarette traditionnelle, en raison de l’absence de combustion et de nicotine, il ne faut pas négliger les risques liés au vapotage passif, également appelé vapotage de seconde main ou exposition environnementale à la vapeur de cigarette électronique. L’exposition à la vapeur expirée par les vapoteurs peut avoir des effets sur les non-vapoteurs, en particulier les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant de problèmes respiratoires, comme l’asthme ou la BPCO.

  • Exposition des non-vapoteurs aux particules ultrafines et aux substances potentiellement irritantes : La vapeur expirée par les vapoteurs contient des particules ultrafines, des aérosols, des métaux, des arômes et d’autres substances potentiellement irritantes qui peuvent être inhalées par les personnes présentes dans l’environnement. La concentration de ces particules et substances peut être plus élevée dans les espaces clos, mal ventilés ou confinés. L’exposition au vapotage passif peut provoquer une irritation des voies respiratoires, une toux, un essoufflement et une exacerbation des symptômes chez les personnes souffrant d’asthme.

Que disent les études scientifiques ? (etat actuel de la recherche)

L’état actuel de la recherche sur les effets de la cigarette électronique sans nicotine est en constante évolution, avec de nouvelles études publiées régulièrement. Bien que certaines études, principalement in vitro et sur des animaux, aient suggéré des effets potentiellement néfastes, comme une inflammation des voies respiratoires, un stress oxydatif ou une altération de la fonction endothéliale, d’autres études, menées sur des humains, n’ont pas mis en évidence de risques significatifs, en particulier à court terme. Il est important de noter que la plupart des études sont à court terme, avec un suivi limité, et que les effets à long terme, après plusieurs années de vapotage, restent mal connus. La prudence est donc de mise et il est essentiel de rester informé des dernières recherches, en consultant des sources fiables et des revues scientifiques reconnues.